jeudi 21 avril 2011

Recette Garba, zeguen... ou attiéké au thon frit

montrePréparation : fleche   15 min
Cuisson : fleche  15 min 
montre Coût :Raisonnable 
montre Ingrédients pour 4 personnes :
fleche 
1 tranche de thon frais de 300 g environ 
fleche 
 1 boule d’attieké (couscous de manioc que l'on trouve facilement dans les épiceries exotiques) 
fleche 
 1 petit oignon 
fleche 
 1 piment africain (facultatif)
fleche 
 1 petit cube maggi pour salade (1/2 pour bouillon)
fleche 
 huile pour la friture 
fleche 
 sel et poivre
fleche 
 1 grosse poignée de farine

Préparation :

Hacher le piment et réserver. Si vous n’êtes pas habitué au piment frais, attention au piment africain: il brûle! Émincer l’oignon et réserver. 


Émietter grossièrement l’attieké dans un panier vapeur, afin de le réhydrater. Il se prépare comme le couscous (personnellement, je fais passer l’attieké cinq minutes à la cocotte minute). 


Saler, poivrer, fariner le thon et le faire frire, cinq minutes sur chaque face, dans de l’huile bien chaude. 



Dresser une grande assiette (ou 2 si vous préférez manger à l’européenne): répartir l’attieké, l’arroser de 3-4 cuillères d’huile de friture, émietter le cube maggi sur toute la surface du plat, et bien mélanger avec la main. 


Répartir par-dessus l’oignon. Poser le poisson frit dessus. Proposer le piment à part. C’est encore meilleur avec les doigts!


Enquête
ATTIÉKÉ GARBA: UN DÉLICE SANS HYGIÈNE

Garba, zeguen, ou encore yen, sont autant de noms pour désigner le célèbre plat d'attiéké au thon frit. De nos jours, cette nourriture est très prisée des populations abidjanaises, toutes couches sociales confondues.

Vers le début des années 90, les abidjanais découvrent pour leur plaisir, le garba. Un repas consistant et accessible à toutes les bourses, qui entrera dans les mœurs des populations abidjanaises. Avec seulement 150F, vous vous offrez le fameux plat qui peut même vous permettre de tenir toute une journée sans rien consommer d'autre. Comment ce met est il entré aussi facilement dans les habitudes alimentaires des abidjanais ?
Avant les années 90, il n'y avait que le traditionnel attiéké au poisson vendu par les femmes. Au fil du temps, les garbadrômes se sont installé d'abord aux abord des cités universitaires et campus, ensuite dans les quartiers populaires comme Yopougon, Abobo, Adjamé, pour finalement être présent dans toutes les autres communes du district. Un tour dans un garbadrôme dans la commune de Yopougon Cité-Sib, nous a permis de vivre l'ambiance dans ce type de restaurant particulier.

Il est 9h ce Samedi matin. Nous sommes à l'entrée d'un garbadrôme jouxtant la célèbre rue princesse. Déjà, les clients se bousculent pour avoir les meilleurs poissons. A l'aide donc de fourchettes, ils font leurs choix dans l'huile pourtant encore au feu. « çà là c'est pour moi. J'ai déjà choisi » nous indique une jeune fille dans un français approximatif. Nous sommes bien obligé d'en choisir un autre ou d'attendre carrément le second tour de poissons.

Ce garbadrôme comme tous les autres d'ailleurs, est une baraque de fortune. Véritable amas de vieilles planches recouvert de tôles rouillées et trouées par endroits. Des posters de chefs d'Etats africains et quelques pages de journaux sont collés à l'intérieur de la baraque. Une longue table mal faite, recouvert d'un plastique noir sert de table à manger. Trois (3) ou quatre (4) bancs sont également là pour le « confort » des clients. Juste à l'entrée du garbadrôme, est suspendue une serviette humide et puante. Elle sert de torchon à la clientèle. Une grande bassine contenant une eau noirâtre est également mise à la disposition des clients qui voudraient bien se laver les mains avant consommation. Cette eau il faut le préciser, sert à la fois à faire la vaisselle. Elle est recouverte d'une couche de crasse, d'huile et de mousse de savon.
A l'entrée du garbadrôme, un caniveau ouvert, présente son contenu de déchets et d'eaux usées aux clients. L'odeur pestilentielle de ces eaux souillées semble ne pas les gêner. Ils sont plutôt préoccupés par les poissons qui crachouillent dans l'huile.

Le vendeur de garba ou si vous préférez le garbaman est un gros monsieur d'origine Nigérienne. Ces clients l'appellent « le gros ». Il s'empresse de nous donner le prix des poissons dans le plateau : « 100F ici, 75F là ». Le déferlement des mouches sur l'attiéké et les poissons mal couvert ne l'inquiète nullement. Ce qui l'intéresse, c'est le fric qu'il engrange. « Le gros » est tout en sueur. Le tee-shirt démembré qu'il porte dévoile les poils de ses aisselles jaunis par la saleté. Tenant un cure dent à la bouche, il ne cesse ne parler dans son dialecte avec ses compatriotes venus lui rendre visite. Avec sa main droite, il sert l'attiéké. C'est également avec cette même main qu'il reçoit l'argent que lui tendent les clients. De temps en temps, il s'éponge le visage avec un mouchoir de propreté douteuse. Remuant la tête au son folklorique du balafon qu'émet son poste radio, « le gros » semble content de voir cet attroupement devant sa marchandise.

Assis devant leur plat, les clients mangent avec appétit. A notre tour, nous passons notre commande : « Attiéké 50F, poisson 100F ». Pour assaisonner notre plat, nous achetons avec une dame assise juste à l'entrée, une gousse d'oignon à 25F, une tranche de tomate à 25F également, et un cube d'assaisonnement à 15F. Nous achetons également deux (2) sachets d'eau glacée car celle à la disposition des clients dans le garbadrôme, contient plein d'impuretés. Dans le fond, traînent quelques grains d'attiéké et autres débris.

A Abidjan, tout le monde connaît le garba. Chacun en a consommé au moins une fois. Les jeunes en raffolent. Mais personnes ne s'inquiète du manque d'hygiène patent dans les garbadrôme. « çà tue pas africain » à ton coutume de dire. Et pourtant, la fièvre jaune, la fièvre typhoïde et le choléra sévissent toujours. Vigilance!

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